Échanson de Patagonie
Pour ceux qui cherchent un refuge secret, une seconde patrie pour les mauvais jours,
ou plus simplement un sourire ou une insolence.
Quand on évoque la Patagonie, nous pensons immédiatement à cette région géographique qui, au-delà des frontières du Chili et de l’Argentine, se situe à l’extrême sud de l’Amérique du Sud, le sud du sud, le bout du monde. Vaste étendue battue par les vents violents, sauvage et désertique, où percent çà et là des milliers de flèches de glace. La Patagonie ne serait que cette réalité géographique hors du commun, si elle n’avait pas été le théâtre d’une extraordinaire aventure au XIXème siècle.
Antoine 1er, roi de Patagonie
En 1860, le français Antoine de TOUNENS, quitte sa Dordogne natale, seul et sans argent, en direction de la Patagonie, la tête toute étoilée d’un rêve d’enfant, devenir Roi de Patagonie. La Patagonie était alors sans Etat et peuplée de tribus indépendantes, farouches et hostiles aux Blancs. Ceux-ci ne s’y aventuraient pas sans risquer leur vie. Antoine de TOUNENS s’enfonce dans cette Terre Interdite. Un miracle se produit : il devient le premier Roi de Patagonie, par la grâce de Dieu et la volonté des Indiens qui le reconnaissent comme leur « libérateur ». Conscientes du danger qu’il peut représenter pour les vues expansionnistes du Chili, les troupes de ce pays capturent le Roi, le condamnent et l’accusent de folie avant de l’expédier vers sa terre natale. Il meurt dans l’indifférence, l’oubli et la dérision de ses proches, le 17 Septembre 1878 à Tourtoirac*.
La Patagonie, « un site dont il faudrait avoir l’âme » - Roger Caillois
Le Roi est mort, mais son royaume est éternel. Depuis 1878, l’idée patagone fait son chemin, depuis les cabarets littéraires de la Belle-Epoque, jusqu’à l’actuel Consulat Général de Patagonie inauguré par le romancier Jean RASPAIL en 1980. Dans son roman « Le Jeu du Roi », il redéfinissait la Patagonie comme un jeu, à vrai dire une fantastique aventure de l’esprit. Dans un monde en proie à la massification, au nivellement par le bas, et à la médiocrité des désirs, où tout rêve distingué parait désuet et dérisoire, bref dans un monde où l’homme royal est proscrit, où les âmes prennent le maquis, la Patagonie offre à l’homme la possibilité de redevenir roi. La Patagonie géographique et royale cède le pas à la Patagonie intérieure. Désormais, le sud du sud est notre âme, notre gerbe de rêves. En Patagonie, notre voyage au bout de la nuit s’illumine. Jean Raspail naturalisa ainsi patagons ceux qui cherchaient un refuge secret, une seconde patrie pour les mauvais jours, ou plus simplement un sourire ou une insolence: « Ce peut être un rêve, un regret, un pied de nez. »
Suite à la naturalisation patagone de mon frère, Jean-Baptiste Amadieu, les services de la Chancellerie du Royaume de Patagonie, le nomment président de l’ I.R.P.O. (Institut Royal Patagon d’œnologie) le 25 Août 1995. Cet Institut regroupe tous les Patagons liés à l’œnologie : son vice-président est Jean-Marie BOUZEREAU, vigneron à Meursault et Volnay, et moi-même, vigneron à Gigondas, je fus nommé attaché échanson. Nous préparons ensemble des cuvées estampillées du blason du Royaume de Patagonie.
* Pour en savoir plus sur l’aventure d’Antoine de TOUNENS, référez-vous à l’ouvrage de Jean RASPAIL: Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie.